Si vous êtes déjà passés dans la région, sur la route qui vous mène au Grau-du-Roi ou Port Camargue, alors vous avez certainement remarqués au loin ces montagnes de sel ?
Et bien vous êtes sur le plus grand salin de méditerranée : le salin d’Aigues-Mortes.
Ouvert au public du 1er mars au 30 octobre, il est donc possible de découvrir de l’intérieur le salin et c’est ce que je vous propose de découvrir aujourd’hui. La visite guidée peut se faire soit en petit train ou bien en VTT.

Le salin s’étend sur près de 10 000 hectares, soit la surface de Paris intramuros, et offre une biodiversité exceptionnelle.
Ce sont près de 200 espèces d’oiseaux dont 157 espèces protégées qui en ont fait leur endroit de prédilection. Ils y trouvent facilement leur nourriture et la diversité de la végétation leur permet aussi de nicher. On peut trouver notamment des flamant roses, sternes, avocettes, tadornes de belon, hérons…
On recense aussi près de 280 espèces végétales comme l’immortelle des sables, le lys de mer, la salicorne… et une vingtaine d’espèces protégées comme la malcomie naine, la saladelle, …

Et c’est donc au milieu de cette biodiversité que l’on récolte le sel, et ce depuis l’Antiquité. Le métier de saunier un véritable savoir faire qui se transmet de génération en génération.

La production de sel se fait en plusieurs étapes :

• Au printemps, c’est à l’aide de pompes qu’est amenée l’eau de mer dans les premiers bassins. L’eau va ensuite circuler de bassins en bassins, qui sous l’action du vent et du soleil va s’évaporer et son taux de salinité va augmenter au fur et à mesure. C’est dans les derniers bassins appelés « tables salantes », ou « cristallisoir », qu’elle atteint son taux maximum de salinité qui permet la récolte. C’est ici que l’on peut observer ces magnifiques couleurs en dégradés de rose. Une couleur due à la présence d’une algue microscopique dans l’eau, la Dunaliella salina. Une algue qui permet le développement d’une sorte de petite crevette rose, les artémias, dont les flamants raffolent et qui donnera à leur plumage la couleur rose.

• Puis du mois juin au mois d’août, selon la météo, se récolte la fleur de sel. Celle ci se forme à la surface de l’eau à un moment spécifique et doit se faire rapidement.

• En septembre, le sel est descendu au fond des tables salantes. Celles ci sont asséchées et l’on récolte alors le sel pendant environ six semaines. Autrefois il était récoltés à la main par les sauniers, mais aujourd’hui à l’aide de pelleteuses. Le sel sera alors simplement rincé puis stocké en « camelles ». Ce sont ces fameuses collines de sel que l’on aperçoit de la route. Elles font une dizaine de mètres de haut et compte pas loin de 300 000 tonnes de sel.

• En octobre, les tables salantes sont nettoyées puis remise en état pendant l’hiver pour la prochaine production.

C’est une visite très intéressante qui permet de découvrir ce lieu exceptionnel grâce aux explications du guide tout au long du parcours. Petit bémol tout de même : nous avons donc pris l’option « petit train » et en plus d’être un peu secoués, et de prendre pas mal de poussière, il est aussi difficile par moment d’entendre et surtout de retenir les explications tout en regardant le paysage. Heureusement quelques arrêts sont prévus au fil du parcours car sinon pas facile de faire des photos ! 🙂
La balade doit être plus agréable en vélo. A voir une prochaine fois peut-être… !
Le bon point qui est la nouveauté de cette année, c’est l’arrêt au pied d’une camelle et la possibilité de grimper au sommet. Ce qui permet à seulement dix mètres de haut d’avoir un point de vue exceptionnel sur tout le site.

Et la visite se termine par une halte à la boutique ou sont aussi exposés les outils des sauniers au fil des siècles. Et vous pouvez donc repartir avec votre salière pleine 🙂

N’hésitez pas à vous y arrêter si vous êtes de passage dans la région.

INFOS PRATIQUES :

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