
«Copenhague m’attend, et dans le miroir avant de partir, une inconnue plus jolie que moi pose la dernière touche de mensonge sur son visage. Rouge. Sur les lèvres. Les fards absurdes cachent des tatouages de guerre, des agressions publicitaires, des stratégies marketing. Il m’aimera. Je l’aurai.
Cette inconnue a des cheveux blond foncé, nouvelle couleur pour une nouvelle aventure, toute une vie à reconstruire. C’est pour mieux devenir une femme, mon enfant. C’est pour mieux laisser pousser les dents sous la poudre.»
Maïa vit une passion ravageuse avec un jeune et (très) beau Danois. Parce que c’est difficile, elle va s’accrocher et aller jusqu’au bout des compromissions possibles. Parce quelle se sert de la féminité comme une arme, le couple devient le lieu de toutes les manipulations. Que fait-on quand on a le prince charmant dans son lit ? Que se passe-t-il après le conte de fées ?
Tout d’abord, pour ceux qui qui comme moi ne connaissent pas Maïa Mazaurette, sachez qu’elle est journaliste, chroniqueuse, blogueuse et auteur. Son travail est principalement porté sur les questions de couple et de sexualité. Elle tient notamment sur GQ la chronique sexactu, qui parle bien entendu de sexe mais avec beaucoup d’humour.
Maïa est une coureuse, c’est une chasseuse d’hommes. Mais elle se lasse vite. Chez elle, l’amour dure deux ans…
C’est pour cela qu’au début du roman elle va quitter Alexander, car depuis peu elle vient de rencontrer un jeune Danois, Morten, pour qui elle éprouve une grande passion. Et par amour pour lui, elle serait prête à faire toutes les concessions possibles. Ou presque !
Oui parce que Morten va très vite montrer une autre facette du prince charmant. Il voudra avoir le contrôle sur tout, se servira de Maïa pour montrer sa réussite professionnelle, et il voudra aussi qu’elle change car il ne la trouve finalement pas assez intelligente, trop grosse, avec une odeur bizarre… Bref, le genre de choses qui fait toujours plaisir à entendre !
Malgré cela, Maïa va se soumettre au bon vouloir de Morten tout en restant d’un autre coté libre, indépendante et continuant même à chercher à plaire à d’autres hommes, histoire d’assurer ses arrières. Parce qu’après tout elle est comme ça, alors pourquoi changer ?
Et puis la relation va devenir de plus en plus difficile, et pour en savoir plus il vous faudra courir acheter ce roman 😉
Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce roman, d’ailleurs je l’ai même lu deux fois. D’une part parce que c’est bien écrit, le langage y est très imagé et le style assez ironique. C’est à la fois drôle et triste. Et d’autre part, c’est un roman de ma génération, celles des trentenaires. Et les femmes de cette génération, ainsi que les hommes, se reconnaîtront peut-être dans ce livre. Mais ce qui est sur c’est que l’on y apprends des choses.
Maïa nous parle ici des rapports hommes/femmes dans les relations amoureuses mais aussi dans la vie quotidienne et en société. Ce livre est plein de contradictions mais reflète assez la réalité, car finalement toutes les femmes rêves d’un beau mariage, de beaux enfants, mais d’un autre côté elles ont aussi l’envie de rester indépendante.
Alors que faire quand on a le prince charmant dans son lit ?
Comment passer d’une relation à une autre ? …
“ Je ne balance pas cette relation avec Alexander aux orties: je la mets sous verre. Dans mon musée personnel. Certaines pièces sont scellées, d’autres glorieuses, des corps y prennent la poussière. J’aime plutôt bien ce musée. Il n’y a pas de honte à terminer dans ma galerie taxidermique – la foire aux ex.
“ Les histoires d’amour ne se terminent pas mal. Elles se terminent. Je peut être heureuse comme ça. Je n’ai pas vraiment le choix.
“ Normalement ça dure cinq jours. Je ne sais pas me jouer la comédie pendant que le dîner refroidit. Mais cette fois, au bout de deux semaines au lit, hostile à tout retour dans le monde réel, je constate que j’ai battu mon record de préoccupation pour un homme. quelque chose se passe.
“ On a baisé quoi ? Une dizaine de fois ? peut-être huit. C’est un tout petit peu, une ébauche de commencement de début de quelque chose, quand même. Il pourrait balancer un smiley sur mon wall Facebook, quand même Je poste en bilingue juste pour lui, quand même.
“ Entreprendre comme si on avait mille ans devant soi, mais vivre au quotidien comme si on allait mourir demain : une stratégie de guerre pour les moments où on pourrait fondre.
“ Morten ne me prends pas comme je suis. A la rigueur c’est normal : quand tu est une femme, la société ne te prends jamais comme tu est.
“ Allez encore un peu de rouge sur mes lèvres. Une femme n’est jamais assez rouge.
“ Armes dont on dispose pour faire pression en temps de guerre : les larmes, les soupirs, la menace, l’insulte, le chantage affectif, la dépression nerveuse, la culpabilisation, l’infidélité, l’indifférence, l’éloignement, le sourire, la gaieté, la chevalerie, le besoin de protection, l’infantilisation, l’angoisse de mourir seul, la peur de ne pas trouver mieux, la lassitude.
La rupture
Le principe est simple : un livre en l’échange d’une critique !
Voilà qui est fait !
Alors merci à Babélio et aux éditeurs partenaires, ici les éditions KERO.
4 Comments
Je pense que je vais me laisser tenter par ce livre. J’avais déjà un peu lu Maya dans un Style complètement différent (de la SF) et j’avais beaucoup aimé le style. A voir si elle se débrouille aussi bien dans ce genre
Et connais tu les BD qu’elle fait avec Arthur de Pins
http://www.dailymotion.com/video/xeta95_peches-mignons-4-teaser_creation#.UVBRBBxhXN8
Je ne connaissais pas Maïa avant de lire ce livre et de nom oui je connaissais les BD mais j’en ai jamais lu.
En fait je suis pas très BD à part les Tintin, Lucky-Luke… 😀
Mais faudrait que je m’y mette tiens à l’occasion !
Ce nom me disait qq chose, Maia Mazaurette. Je la connaissais à travers son site. Comme tu le disais, un livre de société, des femmes duales, anciennes, et modernes. Attirée par le confort et la chaleur du foyer, mais ayant besoin d’aventure. Je me reconnais bien là, et pourrait bien moi aussi dévorer ce bouquin.