La greffe

La transplantation, si elle reste une aventure non dénuée de risques, n’en demeure pas moins une solution pleine d’espoir pour de nombreux patients. Les progrès des techniques chirurgicales, de l’anesthésie et des traitements contre le rejet et les infections sont constants, permettant des réussites à  long terme et une amélioration notable de la qualité de vie.

• L’inscription sur liste d’attente :

Avant de s’inscrire sur liste d’attente, le patient atteint de mucoviscidose doit faire un bilan pré-greffe. Réalisé par une équipe pluridisciplinaire (médecin, diététicienne, kinésithérapeute, psychologue, assistance sociale…), il dresse l’état clinique du patient et surtout l’évolution de son état respiratoire et de son état nutritionnel. Les patients sont parfois dans un état très critique.
Lorsque la vie du patient paraît en danger à  court terme, il est nécessaire de passer à  la phase active du projet thérapeutique de greffe : l’inscription sur liste nationale d’attente.
La période d’attente, de durée inconnue, permet au patient d’être préparé à  la greffe au travers d’un suivi régulier en consultation au centre de soins et au centre de greffe. L’objectif étant d’être greffé dans les meilleures conditions de stabilité clinique, psychologique et sociale.

• L’appel à  la greffe :

Quand un donneur potentiel est identifié par une équipe soignante, celle-ci s’informe de ses volontés (carte de donneur, consultation du registre national des refus…), puis elle contacte la famille afin de lui exposer les modalités du don d’organes. L’équipe soignante joue un rôle important dans cette étape qui peut être particulièrement difficile pour la famille du donneur. En cas d’accord, elle informe l’Agence de la biomédecine de la disponibilité d’un greffon et indique ses caractères biologiques.
Les greffons sont attribués selon des règles de répartition strictes :
– une répartition la plus équitable possible sur le territoire
– le respect des contraintes techniques liées au prélèvement, au transport et au maintien de la qualité du greffon
– le respect de la priorité accordée : A noter depuis juillet 2007, un nouveau critère de priorité a été introduit, la « super urgence poumons ».

Une fois le greffon attribué à  un centre de greffe, le patient reçoit un appel du centre de greffe, il doit alors se rendre au plus vite dans le centre en raison du risque de dégradation du greffon. Il est possible qu’un patient soit appelé alors que le greffon disponible n’est pas encore été prélevé.

• L’opération, une course contre la montre :

Une fois le greffon prélevé il doit être transplanté chez le patient dans les 6 heures qui suivent. Le greffon arrivé au centre de greffe, l’équipe médicale peut alors procéder à  la transplantation pulmonaire. Cette intervention est complexe et nécessite une équipe compétente et spécialisée. Le processus de greffe, du prélèvement jusqu’à  la transplantation, peut mobiliser près de 12 personnes pendant près de 12 heures.

• L’après greffe, une nouvelle étape dans la vie du patient :

La période de réanimation est particulière avec des changements de sensations pour le patient : respiration, toux etc. Cette période dure généralement de 6 à  10 jours.
Une période de 2 à  3 semaines d’hospitalisation suit la période de réanimation avant la sortie vers un centre de réhabilitation respiratoire ou le retour au domicile.
Ensuite, un suivi particulier est apporté au patient avec une consultation par semaine puis au-delà  de 3 à  6 mois, une consultation toutes les 2 à  4 semaines et enfin après plusieurs années, la consultation devient trimestrielle.
Le kinésithérapeute prend en charge le patient assez rapidement afin de lui réapprendre à  respirer pleinement avec ses poumons.
Le patient doit acquérir un nouvel équilibre alimentaire et faire de la rééducation musculaire afin de prendre du poids et pour certains de pouvoir recommencer à  marcher.
La qualité de vie est ensuite nettement améliorée grâce à  la greffe. Néanmoins, la greffe ne signifie pas guérison. Le patient doit s’adapter à  un traitement immunosuppresseur spécifique à  la greffe pulmonaire afin d’éviter les réactions de rejet de l’organe greffé.

En 20 ans, l’activité de greffe d’organes en France a beaucoup progressé.

 Source :   http://www.vaincrelamuco.org/
En savoir plus : guide pratique greffe
Vidéos: La greffe, du prélèvement à la transplantation